Au secours, il ne veut rien manger !
On dirait deux mêmes pôles d’aimants se repoussant mutuellement : plus on approche la cuillère de sa bouche, plus le tout-petit détourne la tête… Après tout, il n’a pas forcément faim à tous les repas ! Passé 18 mois d’ailleurs, sa croissance se ralentit un peu et son appétit également. Mais si le même scénario se reproduit jour après jour, son comportement à table est sûrement à mettre en relation avec d’autres refus quotidiens : « non, pas mon manteau ! » ; « Non, pas le bain ! ». Le voilà en pleine crise d’opposition, dite également « d’affirmation de soi », par les spécialistes. Classique entre 2 et 5 ans…
Et si les repas sont l’un de ses terrains d’affrontement privilégiés, c’est parce que ce petit malin a fort bien compris qu’il touche à un point sensible. Non seulement il vous mobilise autour de son assiette, mais en plus il parvient à vous tenir tête. Quelle victoire ! C’est bien vous qu’il cherche ainsi à « manipuler », car à la crèche, chez la nounou ou à la cantine de la maternelle, on assure qu’il mange sans problème. Avec mamie, il ne fait pas tant d’histoires également ! Les enjeux affectifs ne sont pas les mêmes…
Qu’est-ce qu’on fait ?
- on dédramatise : un enfant ne se laisse pas mourir de faim. D’ailleurs, quand on dit que son enfant ne mange rien, c’est qu’il a refusé de manger les plats qu’on avait préparés pour lui. Mais à côté, il a bu 2 ou 3 biberons de lait, croqué quelques lamelles de pomme, un morceau de pain, dégusté une compote… En réalité, il n’a pas « rien » mangé !
- on adopte la stratégie du « no comment » : il n’en veut pas ? D’accord, on débarrasse son assiette sans rien dire et on passe au plat suivant. Moins on manifeste d’inquiétude, plus vite il cessera de jouer avec vos nerfs… (D’ailleurs, après quelques jours passés à « picorer », la faim finira par reprendre le dessus!). On ne devrait même pas le féliciter quand il mange bien : après tout c’est normal, et il ne doit pas se nourrir pour nous faire plaisir !
- on l’encourage à se débrouiller seul avec sa cuillère, à se servir lui-même à mesure qu’il grandit… un petit « truc » : disposez sur la table plusieurs plats remplis de petites portions de crudités, de fruits et autres dans lequel il pourra puiser. Avec les doigts, c’est encore meilleur…
- on en parle quand même au pédiatre afin qu’il surveille sa courbe de poids mais, dans la plupart des cas, celle-ci ne varie pas et l’enfant est en pleine forme ! Preuve qu’il parvient assez facilement à se « rattraper » à droite et à gauche.